CLAIR-OBSCUR

mardi, 17. juillet 2018

Simone Cmoon, photographe de paysage zurichoise de renommée internationale, ne cesse de nous surprendre avec ses photographies fascinantes du firmament nocturne. De ses excursions de plusieurs jours et de ses voyages, Simone rapporte des photos généralement prises loin de toute civilisation. Elle photographie les paysages au lever et au coucher du soleil, dans des ambiances lumineuses et météorologiques particulières, et sous les joyaux du ciel nocturne. Elle voue une véritable passion à la montagne et à la nature.

A travers le récit de son voyage, vous découvrirez ses aventures tumultueuses en Islande et comment cette photographe chevronnée a immortalisé des instants à couper le souffle dans des conditions météorologiques moroses.

Nikon D850 | 1/30s | f/11 | ISO 64

Lorsque je photographie des paysages, les ambiances météorologiques mystiques, avec un ciel bouché et une lumière diffuse, me fascinent littéralement. Or c’est exactement ce qu’annonçaient les prévisions météorologiques pour mon voyage en Islande. Pluie et neige devaient être au rendez-vous, si bien que j'étais encore plus excitée à l’idée de partir. Tout en espérant pouvoir également capturer les incroyables aurores boréales lorsque les nuits seraient claires, je préparais mon équipement photographique.

Blár klukkustund

Or nous avons eu une grosse frayeur deux jours avant notre départ : des tempêtes faisaient rage, à tel point que tous les vols étaient annulés et que la route reliant Reykjavik et l’aéroport était totalement fermée. Mais par chance, la météo est revenue à la normale et nous avons pu entamer notre voyage comme prévu. 

Arrivés sur place, nous avons loué un camping-car à l’aéroport et avons roulé pendant trois heures en direction du sud-est car tout l’ouest de l’île a continué d’être balayé pendant plusieurs jours encore par de violentes rafales de vent. Nous avons croisé plusieurs voitures abandonnées au bord de la route par leurs propriétaires, qui étaient restés bloqués dans la neige. Question conditions climatiques sombres, je ne pouvais espérer mieux – nous n’avons pas vu un seul rayon de soleil pendant plusieurs jours. Mes batteries lithium-Ion EN-EL 15a ont d’emblée pu démontrer leur résistance au froid. Et une fois de plus, j’ai pu constater que les chutes d’eau sont très photogéniques par temps de pluie; les gouttes de pluie rendent les couleurs de la nature plus intenses et grâce à la couverture nuageuse, nous avons pu photographier toute la journée sans ombres dures.

Ceux qui connaissent notre première étape photographique, les chutes de Skogafoss, savent à quel point elles sont prisées par les touristes. En temps normal, j’évite ce genre d’endroits trop fréquentés et je pars plutôt à la recherche de lieux plus isolés. Mais cette fois-ci, j’ai vu une petite fille dont les boucles rousses dépassaient de sa capuche et j’ai demandé à son père s’il m’autorisait à la prendre en photo. Pour me faire plaisir, cette petite beauté nordique de 9 ans a même proposé de s’approcher au plus près des chutes et a fini assez trempée. J’ai opté pour un objectif AF-S NIKKOR 70–200 mm f/2,8E FL ED VR pour éviter que les autres touristes n’apparaissent également sur la photo. Compte tenu de la lumière disponible, la photo était assez sous-exposée (800 ISO, 1/640s, f/5.6), mais le D850 a su en tirer partie avec brio grâce à sa plage dynamique élevée ; de plus, le débouchage après coup des ombres ne nuit pas à la qualité. Plus tard, son père m’a dit qu’elle s’appelait Emma et qu’elle était un garçon prénommé Gijs lorsqu’elle est venue au monde. Cette photo est à présent accrochée sur un mur de leur maison et je me réjouis tout particulièrement d’avoir pu faire la connaissance de la courageuse petite Emma et d’avoir pu l’accompagner dans cette expérience où elle a pu révéler toute la beauté de son être profond.

D’épais nuages formaient une couverture qui maculait le ciel de jour comme de nuit, créant des ambiances plus dramatiques les unes que les autres et donnant matière à des sujets à couper le souffle. Près de Reynisfjara, les rafales de vent étaient parfois telles que je ne pouvais même plus tenir debout. Alors je me suis assise sur le sable mouillé, j’ai calé mon appareil et mon téléobjectif avec mes genoux et j’ai commencé à capturer des images de la houle déchaînée. La nouvelle fonction de déclenchement du D850 est totalement silencieuse. Sa qualité atteint l’excellence à laquelle Nikon a accoutumé ses utilisateurs. Dans ces conditions extrêmes, elle m’a permis de photographier à main levée des images d’une netteté impeccable. Pour saisir la houle en mouvement, le photographe a le choix entre différentes possibilités: pour «figer» les vagues, je travaille avec des temps d’exposition ultra courts d’env. 1/400s à 1/4000s. Je rallonge légèrement la durée jusqu’à 1 seconde pour capturer l’écoulement et le ruissellement de l’eau. Enfin, je pousse le temps d’exposition à plus d’une seconde pour donner à l’eau une apparence très douce, harmonieuse et nébuleuse.

"Dark Soul"

"Big Piece"

"Kirkjufell"

Je suis également tombée amoureuse de l’écran Liveview amélioré: sur la plage du glacier Jökulsarlon, où les phoques nagent avec nonchalance au milieu des blocs de glace qui pèsent des tonnes, les reflets luisants des pans de glacier turquoise scintillaient avec la même splendeur en visée Liveview que directement devant mes yeux. Avec ses icebergs aux reflets de diamant, cette plage est toujours très prolifique pour le photographe. L’écran tactile rend le visionnage de l’image très agréable. L’autonomie des nouvelles batteries m’a par ailleurs permis de faire une centaine d’images de plus que d’habitude – j’étais comblée!

Lors de notre dernière nuit au pays du feu et de la glace, la chance a fini par nous sourire: dans une région située à seulement 5 heures de là, les prévisions météo annonçaient une nuit presque sans nuage! Cela me donnait enfin l’occasion de mettre vraiment à l’épreuve l’autofocus du D850 et de tester la mise au point sur une étoile isolée: et pour couronner le voyage, la mise au point sur l’étoile a fonctionné à la perfection; aucun autre autofocus ne m’avait jamais permis d’obtenir un résultat aussi parfait jusqu’à présent.

"Hellnar"

Les aurores boréales se déplacent à des vitesses très variables. Plus elles progressent vite dans le ciel, plus le temps d’exposition doit être court: l’idéal est de le régler entre une et six secondes. La photo «Kirkjufell» (ci-dessus) se compose de 7 vues qui ont été prises avec l’appareil monté sur trépied et un décalage progressif de la mise au point vers l’arrière-plan à chaque nouvelle photo, sans modifier les autres paramètres de réglage. Comme cette nuit-là, l’aurore boréale n’est apparue que très faiblement à travers les trouées nuageuses, peu m’importait de la capturer un peu floue avec une exposition de 25s, en contrepartie l’intensité du rayon vert s’en trouvait décuplée. La pleine lune m’a donné la possibilité d’opter pour une sensibilité très basse de 250 ISO car le premier plan était illuminé par le clair de lune. La nuit, je photographie toujours avec la plus grande ouverture possible en combinaison avec le Focus stacking et l’exposition multiple.

"Into The Blue"

MA CONCLUSION

«Clair-obscur» est le terme parfait pour qualifier mon expérience en Islande. Comme nous n’avons pas été gâtés par la météo – à l’exception de la dernière nuit – il n’a pas été possible de photographier les aurores boréales dans toute leur splendeur, mais l’Islande m’a offert des atmosphères mystiques mêlant vent et nuages, le genre d’ambiance qui me fascine et m’a permis de capturer le côté sombre de la Terre de glace avec mon équipement photo. L’autofocus du D850 est un vrai « régal »: même par faible luminosité ambiante, il ne se trompe jamais dans la mise au point. L’écran inclinable est extrêmement pratique pour travailler très près du sol car il évite de se salir ou de se mouiller.

Découvrez ici plus de photos pleines d’ambiance de Simone:

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@CMOON_VIEW

Simone Cmoon

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